Renaissance fleurs
Un ecrin où vit l’instant
Colchiques dans les prés fleurissent, fleurissent… Cet air nostalgique et joyeux résonne instinctivement à la découverte de cet écrin fleuri. À Casablanca, la boutique florale « Renaissance », conçue par le duo de sœurs architectes d’intérieur CAYS STUDIO, a été pensé comme une ode à la poésie végétale.
Ici, l’architecture ne se contente pas d’encadrer l’espace : elle s’imprègne du parfum des fleurs, épouse leurs teintes et compose un décor en phase avec toutes les saisons. Les murs semblent respirer, les pétales dansent avec la lumière, et l’ensemble enveloppe l’usager dans un univers sensoriel vibrant.
©Alessio Mei
ARCHITECTURE ET DESIGN AU SERVICE DES SENS
Le béton ciré, omniprésent et étendu du sol au plafond, façonne un cocon minéral aux nuances naturelles de sable et de terre, enveloppant l’espace d’une douceur brute. Tandis que le zellige couleur terre, éclatant et précis, trace des frises murales comme une signalétique discrète. Le linéaire du zellige vient souligner avec finesse les espaces-clés du lieu, notamment le coffee bar et le flower bar, véritables « scènes » de création ; comme une peinture de nature morte ; prête à ressusciter.
Le bois, quant à lui, structure l’espace en douceur, il façonne les séparations, habille le mobilier et réchauffe l’atmosphère avec sa patine naturelle, tout en apportant une note chaleureuse et organique.
L’expérience se vit en mouvement fluide tel dans un circuit pensé comme un rituel. Comme en pleine nature, ici le client compose son bouquet, au gré de son instinct, guidé par les parfums des fleurs qui emplissent l’air. Une fois sa sélection faite, il la dépose au flower bar, où les artisans fleuristes forment le bouquet. En parallèle, le coffee bar accompagne ce voyage sensoriel et invite le client à prolonger cet instant presque champêtre, en associant la découverte olfactive à celle du goût.
UN ÉCRIN DISCRET ET UNE OUVERTURE SUR LA VILLE
En retrait de l’agitation urbaine, la façade du lieu intrigue. Légèrement en retrait, tamisée par un quadrillage en bois, elle filtre la lumière et les regards. Une fenêtre intégrée transforme le comptoir en un point d’échange ouvert sur la rue, effaçant les frontières entre la ville et ce havre de sérénité et créant un dialogue fluide entre l’intérieur et l’extérieur.
À l’arrière, un espace plus intime, structuré autour d’un bureau en bois et vitrage arrondi, offre une vue panoramique sur ce théâtre sensoriel, tel un poste d’observation sur l’essence même du lieu.
Article publié par A+E Magazine -
Le 24 / 02 / 2025